Scientifiques
Alexandra Demers-Roberge / Nicolas Meisser / Christel Genoud / Jean Daraspe / Arnaud Magrez
Auteur.sÉlodie Blomet / Aurélien Maignant
Pseudomorphs
Lors de sa première visite à la plateforme de microscopie électronique, Longe a été particulièrement intrigué par un processus de préparation des spécimens organiques, où les protéines et les lipides sont encapsulés et remplacés au niveau moléculaire par des métaux lourds, comme l'osmium, le plomb et l'uranium, afin de rendre ces échantillons "visibles" au microscope électronique. Ce procédé a immédiatement résonné avec lui, rappelant une pièce unique de la collection du Musée cantonal de géologie (UNIL) : un morceau de bois partiellement fossilisé en cuivre, un pseudomorphe partiel.
Avec l’aide de minéralogistes, biologistes et chimistes de l’Université de Lausanne, Hunter Longe a entrepris de créer une série de fossiles métalliques synthétiques, répliquant ce phénomène naturel de manière artificielle. Ce travail, Synthetic Pseudomorphs, reflète son intérêt pour les transformations matérielles et sa capacité à s’approprier des processus scientifiques pour les intégrer dans sa pratique artistique. Ces fossiles métalliques, à la fois objets d'art et curiosités scientifiques, incarnent la fusion des disciplines qui caractérise l'approche de Longe.
En explorant les premières formes de vie, leurs traces et leur impact sur l'environnement, ainsi que les processus par lesquels de nouveaux minéraux se forment grâce à l'activité organique, "Dédié·e à sa propre allure" brouille les distinctions entre le vivant et le non-vivant, entre les sciences et les arts. Les œuvres de Hunter Longe, créées en collaboration avec les chercheurexs de l’UNIL, s’intègrent parfaitement dans cette exposition, aux côtés des travaux d’Alan Bogana, Ilana Halperin, Sarah Sandler, et d’une sélection de spécimens du Musée cantonal de géologie. L’exposition invite ainsi le public à une immersion dans un monde où les frontières entre l'art et la science sont estompées, révélant une créativité et une intelligence profondément ancrées dans la matière elle-même.
La première phase de cette exposition est fortement inspirée par la croissance des minéraux et leur relation intrinsèque avec le vivant, un phénomène baptisé bio-géo-coévolution. En explorant les premières formes de vie, leurs traces et leur impact sur l'environnement, ainsi que les processus par lesquels de nouveaux minéraux se forment grâce à l'activité organique, l'exposition brouille les frontières entre le vivant et le non-vivant, entre les sciences et les arts. Elle révèle ainsi une créativité intrinsèque à la matière elle-même.