Artistes Hunter Longe

Scientifiques
Alexandra Demers-Roberge / Nicolas Meisser / Christel Genoud / Jean Daraspe / Arnaud Magrez

Auteur.sÉlodie Blomet / Aurélien Maignant
Synthetic
Pseudomorphs

Hunter Longe, artiste visuel américain, a passé plusieurs mois en résidence de recherche et de création à La Grange. Durant sa résidence, il a produit plusieurs oeuvres au contact de différents laboratoires de géographie, de microscopie et de sciences géologiques. Il a également travaillé avec le musée cantonal de géologie. Les oeuvres issus de cette résidence ont été présentées dans une exposition collective curatée par Hunter et l’artiste visuelle Matheline Marmy intitulée 







Hunter Longe, artiste américain basé à Genève et diplômé du California College of the Arts à San Francisco ainsi que de l’Institut Piet Zwart à Rotterdam, a achevé une résidence arts & sciences à La Grange. Connu pour son travail multidisciplinaire, Longe explore les propriétés et les transformations des matériaux, s'inspirant à la fois des sciences, de l'ésotérisme et du folklore pour créer des œuvres qui troublent les frontières entre le vivant et le non-vivant. Son approche artistique cherche à faire apparaitre une intelligence minérale sensible hors de portée de la perception humaine.

Lors de sa première visite à la plateforme de microscopie électronique, Longe a été particulièrement intrigué par un processus de préparation des spécimens organiques, où les protéines et les lipides sont encapsulés et remplacés au niveau moléculaire par des métaux lourds, comme l'osmium, le plomb et l'uranium, afin de rendre ces échantillons "visibles" au microscope électronique. Ce procédé a immédiatement résonné avec lui, rappelant une pièce unique de la collection du Musée cantonal de géologie (UNIL) : un morceau de bois partiellement fossilisé en cuivre, un pseudomorphe partiel.

Avec l’aide de minéralogistes, biologistes et chimistes de l’Université de Lausanne, Hunter Longe a entrepris de créer une série de fossiles métalliques synthétiques, répliquant ce phénomène naturel de manière artificielle. Ce travail, Synthetic Pseudomorphs, reflète son intérêt pour les transformations matérielles et sa capacité à s’approprier des processus scientifiques pour les intégrer dans sa pratique artistique. Ces fossiles métalliques, à la fois objets d'art et curiosités scientifiques, incarnent la fusion des disciplines qui caractérise l'approche de Longe.
Les œuvres issues de cette résidence ont été présentées dans l’exposition collective "Dédié·e à sa propre allure", proposée à La Grange. Déployée dans le foyer d’accueil et Le Café, cette exposition évolutive s’inspire des rythmes superposés du monde – solaire, lunaire, sidéral et circadien. Comme les saisons qui se superposent aux jours et aux marées, les œuvres présentées se déplacent et évoluent au fil du temps, certaines changeant et grandissant, tandis que d'autres vont et viennent. Inaugurée le 25 février 2022, cette première phase de l’exposition est profondément influencée par la bio-géo-coévolution, un concept qui explore la relation intrinsèque entre le vivant et le minéral.

En explorant les premières formes de vie, leurs traces et leur impact sur l'environnement, ainsi que les processus par lesquels de nouveaux minéraux se forment grâce à l'activité organique, "Dédié·e à sa propre allure" brouille les distinctions entre le vivant et le non-vivant, entre les sciences et les arts. Les œuvres de Hunter Longe, créées en collaboration avec les chercheurexs de l’UNIL, s’intègrent parfaitement dans cette exposition, aux côtés des travaux d’Alan Bogana, Ilana Halperin, Sarah Sandler, et d’une sélection de spécimens du Musée cantonal de géologie. L’exposition invite ainsi le public à une immersion dans un monde où les frontières entre l'art et la science sont estompées, révélant une créativité et une intelligence profondément ancrées dans la matière elle-même.

La première phase de cette exposition est fortement inspirée par la croissance des minéraux et leur relation intrinsèque avec le vivant, un phénomène baptisé bio-géo-coévolution. En explorant les premières formes de vie, leurs traces et leur impact sur l'environnement, ainsi que les processus par lesquels de nouveaux minéraux se forment grâce à l'activité organique, l'exposition brouille les frontières entre le vivant et le non-vivant, entre les sciences et les arts. Elle révèle ainsi une créativité intrinsèque à la matière elle-même.