ArtisteLudmilla Reuse

Scientifique
Christophe Randin

Auteur.icesLudmilla Reuse
Élodie Blomet
Aurélien Maignant

Myrtinérances
Rhododéambulations
Pintrospections
L’autrice et metteure en scène Ludmilla Reuse a été accueillie par La Grange en résidence hors les murs au Jardin Alpin Flore-Alpe de Champex-Lac dans le cadre du programme de recherche participative Val d’Hérens, 1950/2050. 

Entre 2022 et 2023, Ludmilla a travaillé en collaboration avec Christophe Randin, biogéographe et directeur du Jardin Alpin, qui mène une recherche autour des effets du réchauffement climatique sur la croissance et la distribution géographique de la végétation.







L’autrice et metteure en scène Ludmilla Reuse a été accueillie par La Grange en résidence hors les murs au Jardin Alpin Flore-Alpe de Champex-Lac dans le cadre du programme de recherche participative Val d’Hérens, 1950/2050 – Vies, images et pratiques d’un territoire en mutation, consacré aux enjeux et aux impacts du changement climatique sur la vie en montagne.

Entre juin 2022 et l’été 2023, Ludmilla Reuse a travaillé en collaboration avec Christophe Randin, biogéographe et directeur du Jardin Alpin, qui mène depuis plusieurs années une recherche autour des effets du réchauffement climatique sur la croissance et la distribution géographique de la végétation.

Christophe mène depuis plusieurs années une recherche autour des effets du réchauffement climatique sur la croissance et la distribution géographique de la végétation, tandis que Ludmilla travaille sur de nouvelles manières de mettre en scène dans des lieux non dédiés, en réactivant la place consciente du public dans la culture.

Ces échanges fructueux ont fait naître l'envie de créer une performance mêlant de multiples disciplines, afin de transmettre de manière sensible la complexité des enjeux climatiques de nos sommets alpins. R.M.P. est un littéral « Champ de Bataille » poétique qui prendra place devant les yeux du public, où l'écosystème devra primer sur l'individualité. Nous, humains, faisons partie de cet écosystème, et notre combat n'est pas si différent. Allons-nous choisir de remplir le vide de notre futur commun par nos imaginaires, ou par les prévisions scientifiques qui se vérifient jour après jour ?

La recherche artistique de Ludmilla Reuse lors de cette résidence émerge des recherches scientifiques du projet GLORIA, réseau d’observation et de modélisation de la flore alpine sur dix sommets emblématiques à travers le monde. Comme une course au ralenti, invisible à l’œil nu, des centaines de plantes nous fuient – nous, êtres humains. Quand on est un Rhododendron, on ne se déracine pas simplement car l’herbe est plus verte chez le voisin. Qu’est-ce qui les pousse à s’en aller ? Est-ce une fuite ou un exil ?
Ludmilla Reuse travaille sur le mouvement des plantes et le vide humain qu’elles laissent derrière elles. Nous disparaissons, comme découpés aux ciseaux dans le paysage. Des vides humanoïdes perdurent sous forme de « trous », souvenirs fantômes d’une vie antérieure. Lorsqu’une espèce s’en va, une autre émerge avec d’infinies possibilités de remplacement. Dans sa recherche, ce vide sera représenté par l’écran vert. La mise en scène de son corps – écran vert dans l’espace naturel – s’inscrit dans une recherche qu’elle souhaite esthétique et philosophique. Apprendre à n’être rien, à respirer au rythme des pins, et éventuellement permettre au public, le temps d’une heure, d’expérimenter cette Rhododéambulation.

L'observation des réactions des différentes espèces alpines au réchauffement climatique donne lieu à la création de « mouvements des plantes », grâce à la danse. La danse est un langage universel qui ne requiert ni explication ni justification. La science parle de « mouvement » des plantes, et c'est sur ce terrain commun que nous tenterons de les comprendre et de les interpréter.

La projection vidéo et les effets spéciaux en live viennent se superposer à l'image des corps réels. Ils représentent le vide : que deviendra l'espèce humaine quand toute nature nous aura désertés ? Qu'est-ce qui émergera à notre place ? Les costumes seront des variations des Green Screen Suits utilisés en effets spéciaux, représentant à la fois les différentes plantes dans l'espace réel et offrant un tableau vierge pour les effets spéciaux, afin d'y projeter les « futurs vides humains » et l'infinité des possibilités de remplacement qu'ils ouvrent.

E t le théâtre sert de pont. Afin de rendre l'identification du public possible, ces différents éléments sous tissés d'éléments narratifs, dramaturgiques et poétiques. La recherche prend en compte l'écosystème complet plutôt qu'une espèce individualisée et envisage ce ballet des plantes comme un mouvement général, car il est impossible à comprendre si l'on se fixe uniquement sur la fleur la plus colorée.

Le 29 novembre 2022, Ludmilla et le scientifique Christophe Randin ont présenté leur collaboration en cours ainsi qu’une étape de travail sur le plateau de La Grange, dans le cadre de l’événement « La montagne parle ! ». La résidence s’est conclue avec la présentation d’une performance interdisciplinaire intitulée Rhododéambulation | Myrtitinérance | Pintrospection  au Jardin Alpin, ainsi qu’à La Grange les 13 et 14 mai 2023 puis les 09 et 10 septembre 2023 au Jardin botanique alpin Flore-Alpe à Champex-Lac (réservation) et les 03 et 05 octobre 2023 au Festival Fais comme chez toi / Le SPOT– Sion (entrée libre).